Une exhortation écrite par Yannick NILA

Cette fête de Pâque aura été synonyme de réjouissances pour les uns et de tragédie pour d’autres. Une bien triste actualité qui fera sûrement taire les petites complaintes habituelles sur les tracas insignifiants de la vie des chrétiens d’aujourd’hui, dit-on.
Par ces tristes images qui nous parviennent de Lahore, au Pakistan, rappelons-nous de la grâce de vivre dans une partie du globe épargnée par la guerre, et la persécution impitoyable contre les chrétiens. Oui, chers lecteurs, rendez grâce à Dieu de pouvoir, encore aujourd’hui, l’adorer et le louer en toute liberté, quand pour d’autres, ce simple geste les conduit à la mort.

Chrétiens pour leur bourreau, 72 personnes ont perdu la vie, ce dimanche 27 mars 2016. Parmi elles, 29 enfants et 6 femmes. Sans compter plus de 200 blessés graves. Nombreuses étaient les familles chrétiennes célébrant la fête de Pâques au parc municipal de Lahore. Capitale de la province du Pendjab qui compte aujourd’hui 10 millions d’habitants.
« Tout tremblait, il y avait des cris et de la poussière partout. Dix minutes plus tard, je suis sorti. Il y avait de la chair humaine sur les murs de notre maison. Les gens pleuraient, je pouvais entendre les ambulances », témoigne Javed Ali, 35 ans, riverain, face à l’horreur insoutenable qui a secoué le quartier.
« Nous étions allés au parc pour profiter de ce jour de Pâques. Tout d’un coup, il y a eu une énorme explosion, j’ai vu une énorme boule de feu, et quatre à six personnes de ma famille ont été blessées, dont deux grièvement », raconte Arif Gill, 53 ans, à l’Agence France-Presse.

Cette tuerie a été perpétrée par un kamikaze qui n’a pas hésité à se faire exploser près de l’aire de jeux pour enfants causant ainsi la mort d’une majorité de femmes et enfants, comme le rapporte Mohammad Usman, haut responsable administratif de la ville. L’explosion a été telle, que les hôpitaux ont fait face à de véritables scènes d’horreur, si bien que des appels de don de sang circulaient sur Twitter. « Nous soignons les blessés par terre et dans les couloirs, et il continue d’en arriver », rapportait un médecin.

Et ce nouvel attentat-suicide, non loin d’être le premier, s’avère être signé de la main des Talibans. « La cible était les chrétiens », revendiquait fièrement le porte-parole du groupe Jamaat-ul-Ahrar, Ehsanullah Ehsan. « Nous voulons envoyer le message au premier ministre Nawaz Sharif que nous sommes entrés dans Lahore. Il peut faire ce qu'il veut, mais il ne pourra pas nous arrêter. Nos kamikazes vont continuer leurs attaques », poursuivait-il. Toutefois, il semblerait que leur objectif n’ait pas tout à fait été atteint, car, comme le rapportent les autorités, la majorité des victimes étaient musulmanes. Ce qui n’en touche pas moins, le premier ministre, Nawaz Sharif, au pouvoir depuis 2013, originaire lui-même de Lahore, également fief de son parti, La Ligue des musulmans du Pakistan. L’on vient à se demander qui sont les réelles cibles de ces terroristes, se revendiquant agir au nom d’Allah ?

Voici une tuerie dénuée de sens, selon le prix Nobel de la paix, la jeune pakistanaise Malala Yousafzaï. Tandis que les Etats-Unis dénoncent un acte effroyable. Un deuil national de trois jours a été décrété.
Et alors que le Pakistan recense entre 1% et 2% de chrétiens, principalement catholiques et anglicans, dans une nation musulmane de 200 millions d’habitants, le Vatican n’a pu rester de marbre face à cet attentat non seulement à l’encontre de vies humaines innocentes mais également à la fête sacrée de la Pâque.
« Encore une fois, la haine homicide frappe vilement les personnes qui sont le plus sans défense. Avec le pape, nous prions pour les victimes, nous sommes proches des blessés, des familles frappées d'une immense douleur, des membres des minorités chrétiennes encore une fois frappées par la violence fanatique, de l'ensemble du peuple pakistanais blessé », a déclaré le père Federico Lombardi.

Il faut savoir que les chrétiens, souvent pauvres et sans soutien, sont les cibles majoritaires et permanentes de sacrifices, au Pakistan. Si ce n’est des mains de la population ou des autorités islamiques pakistanaises, pour faux témoignage et fausses accusations, disons que les terroristes s’en chargent alors volontiers. Et pour cause, la situation de nos frères s’est lourdement aggravée depuis la publication de la loi du blasphème, où ils ont vu leur liberté de culte sèchement restreinte, voire réduite à néant. Voyons le cas d’Asia Bibi, condamnée injustement à mort et qui croupit toujours en prison. Les talibans amplifient-ils alors la flamme de haine entre musulmans et chrétiens ou par leurs actes, les chrétiens vont pouvoir être considérées comme de véritables victimes ?
Quoiqu’il en soit, nos frères ne peuvent compter sur l’appui des Hommes, qui n’ont de cesse de les abattre mais uniquement sur la protection de Jésus-Christ, leur seul avocat face à la barbarie humaine. Car « Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse » [Psaumes 46 :2] Et quoique la mort frappe à la porte, pour la cause de l’Evangile, celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé ! [Matthieu 24 :13]

La Rédaction

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